dimanche 13 mars 2011

La lune trop blême pose un diadème sur tes cheveux roux. La lune trop rousse se gloire éclabousse ton jupon plein d'trous. La lune trop pâle caresse l'opale de tes yeux blasés. Princesse de la rue, soit la bienvenue dans mon cœur blessé. Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux, les ailes des moulins protègent les amoureux. Petite mandigote, je sens ta menotte qui cherche ma main. Je sens ta poitrine et ta taille fine: j'oublie mon chagrin. Je sens sur tes lèvres une odeur de fièvre de gosse mal nourri. Et sous ta caresse je sens une ivresse qui m'anéantit. Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux, les ailes des moulins protègent les amoureux. Mais voilà qu'il flotte, la lune se trotte, la princesse aussi. Sous le ciel sans lune, je pleure à la brune, mon rêve évanoui. (Rufus wainwright)

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